Bulletin d’information 2020 T2

Edito

Samedi 14 Mars au soir l’annonce tombe, fermeture des commerces et confinement général, qu’est-ce que ça veut dire ? pas de précédent. J’en profite avec des amis de faire ce que je qualifiais un « dernier resto », je ne mesurais pas la portée de ces mots.

Dimanche et le Lundi suivant coups de téléphone aux proches, aux collègues pour évaluer la situation, flou total et pour cause, nous n’avons pas la main.

Et voilà le premier jour de reprise avec les compagnons, Mardi matin. Inconsciemment nous prenons la mesure de la gravité, bien sûr le côté sanitaire mais aussi sur la durée. Autour d’un café croissant chacun s’exprime tranquillement. Assez rapidement on se met d’accord sur l’opportunité de faire du rangement, du ménage… Et là bon, par quoi on commence ? Quelles priorités ? Qui sait faire quoi ? Qu‘ai-je envie de faire ? Qu’est-ce qu’on jette, qu’est-ce qu’on garde ? Vite collectivement on se rend compte de la nécessité de réfléchir bien plus que d’habitude. Loin le tourbillon communautaire de l’urgence. Ah oui !! Les mesures barrières, bien vite oubliées, déjà pas de masques, pas de gel, impossible à tenir alors on s’organise. Repas distanciés, prise de gants, mais tout cela pour la forme car le risque zéro n’existe pas.

Après renseignements la plupart des collègues adaptent le temps d’activité, je décide que nous ne bosserons que le matin. Chacun étant d’accord pour dire que se lever le matin et continuer à s’activer est une chance. La première semaine fût une source d’enseignements, sortir de la zone de confort n’est pas chose facile. Les personnalités se révèlent, mettre en relation ses projections de vie avec le confinement peut être paralysant mais, au contraire, peut se révéler presque salutaire. Dire que tous les matins sont joyeux serait mentir, à la déferlante de mesures anxiogènes du gouvernement ainsi que les fake news, médicaments miracle, comment se positionner ? les compagnons, certes ne sont peut-être pas les plus malheureux mais pas les plus heureux non plus. Nous ne sommes pas maîtres de notre avenir mais eux encore moins, tout étant en suspens les projets des personnes dites en situation de fragilité seront encore plus impactés.

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